Les chiffres de salaires des médecins

Briefe / Mitteilungen
Ausgabe
2017/43
DOI:
https://doi.org/10.4414/saez.2017.06136
Schweiz Ärzteztg. 2017;98(43):1412–1413

Publiziert am 25.10.2017

Les chiffres de salaires des médecins

«Au lieu de parler des coûts de la santé, 
il faut plutôt parler des coûts du système de santé!»

A propos des chiffres de salaires des médecins 2009 publiés par Infrarouge en octobre 2017 (chiffres 2009), je me permets de vous partager quelques réflexions.
Les gens sont choqués en voyant ces chiffres. Je le comprends, bien que ces chiffres, sortis de leur contexte, ne soient présentés que pour faire du sensationnel journalistique. Il faut pondérer tout cela.
Quand on parle de coûts de la santé, cela englobe beaucoup de choses: effectivement il est ‘naturel’ de vouloir taper sur les médecins car ce sont eux qui génèrent les coûts. Je rappelle: en soignant des patients!
Au lieu de parler des coûts de la santé, il faut plutôt parler des coûts du système de santé! Cela fait toute la différence. On fait des comparaisons avec le système américain en disant que nous sommes équivalents en termes de coûts: une étude sortie il y a 6 mois avouait des frais administratifs des assurances de 25% aux USA. En Suisse les «chiffres» officiels de l’OFAS sont de 5% (stables depuis plusieurs années)! C’est magique, car les frais de tout le monde augmentent mais pas ceux des caisses. Elles ont vraiment le secret! Cacheraient-elles quelques chiffres?
Personne ne parle des effets sur les primes des sommes astronomiques «perdues» par les assu­reurs en bourse? Je rappelle que cela se chiffre en centaines de millions (au moins)... mais rassurons-nous, ils vont les reconstituer en faisant des réserves, prévisions et provisions...
Autre point, tout le monde change de caisse pour payer moins (soit-disant pour faire marche­r la concurrence): cela maintient le système dans une logique d’augmentation in­finie car chaque caisse doit reconstituer des réserves. Où passent les réserves que nous avons constitué dans notre ancienne caisse? Mystère. 
La LAMal est arrivée au bout de sa course! C’est la pire loi votée depuis 50 ans en Suisse! Je dirai même plus, c’est le plus gros détournement de fonds publiques de l’histoire (et je rappelle que cela dure depuis 20 ans). Arrêtez de donner la parole à Mme Dreyfuss qui devrait plutôt se taire car elle a fait passer ce monstre de loi! Relayée par le tribun valaisan... silence!
Maintenant c’est un autre Romand au Conseil fédéral qui répète les idées inculquées par des assureurs, financiers et autres comptables plus ou moins informés. Écouter ses discours ne montre que son ignorance de la réalité médicale du terrain.
Cela fait 15 ans qu’on tape sur les médecins, les soignants, les patients, les physios, les laborantins, etc... TARMED (qui a été accepté par le vote massif des généralistes il y a 15 ans, après des promesses mensongères de HHB, nommé par la suite à la santé publique par le tribun valaisan!), DRG, baisse de revenus, baisse du point...
Malgré tout cela, pas de changements sur la hausse constante des primes. Qui peut encore croire que la prime est le reflet des coûts?
Certes certains médecins voient l’appât du gain, mais ils sont en minorité. Les assureurs voient un business dans la santé, comme les cliniques, comme les hôpitaux, comme tous les acteurs du système d’ailleurs.
Nous voulons savoir si nous pouvons encore nous «payer» notre santé? La réponse est: Personne ne le sait! Car personne ne sait exactement ce que coûte le système de santé! Opacité voulue pour permettre de détourner des sommes insolentes!
On entend Monsieur Prix qui essaie même de parler d’études médicales... mais qu’il aille faire des études avant de parler de choses qu’il ne comprend pas.
Tout cela fait le beurre des hommes qui ont l’argent, les assureurs! Sous couvert des politiciens, payés de manière indirecte (conseils d’administration). Ce type d’organisation pour museler insidieusement le pouvoir politique a déjà des années de pratique.
Ayons le courage de changer la loi et de remettre notre système de santé sur l’établi! Le rafistolage de cette maudite LAMal ne sera pas la solution. Un train qui n’est pas sur les bons rails n’arrivera jamais dans la bonne gare!