Réponse au Prof. R. Hornung, Président de la Société suisse de Gynécologie

Briefe / Mitteilungen
Ausgabe
2018/3031
DOI:
https://doi.org/10.4414/saez.2018.06965
Schweiz Ärzteztg. 2018;99(3031):977

Publiziert am 24.07.2018

Réponse au Prof. R. Hornung, ­Président de la Société suisse de ­Gynécologie

Cher Confrère,
J’ai reçu une cinquantaine de courriels et ­téléphones de confrères approuvant ma démarche, souvent avec des propos plus véhéments que les miens, se demandant pourquoi ne pas dénoncer plus souvent ces inéquités entre nous, médecins de tous bords. Je les ai encouragés à s’exprimer, eux aussi, publiquement, afin que cette situation unique en Europe soit corrigée.
Je vous remercie d’avoir pris la peine de répondre au nom des gynécologues à ma lettre ouverte. Oui, vous relevez très justement que beaucoup d’actes intellectuels ont été, parmi certains actes, revus à la baisse, alors que beaucoup d’actes techniques sont restés sur­évalués, aboutissant à des cumuls correspondant à des journées de travail de 30 heures!!
Parmi les gynécologues, il y a aussi des différences inacceptables de revenus de 1 à 5, selon que l’on pratique une consultation d’écoute, de conseils, d’analyse clinique objective ou que l’on pratique en plus une activité opératoire. Or, le temps global consacré est le même pour le consultant seul que pour le «chirurgien» se dédiant aux actes et c’est bien là que se situe le problème des disparités entre nous, tous médecins confondus.
Ainsi, lors de mon enquête auprès du service cantonal des contributions FR, le gynécologue arrivant aux 900 000 frs de revenu imposable cité, était le plus interventionniste en hystérectomies et césariennes, et de loin pas le meilleur chirurgien, selon ses autres confrè­res de la même spécialité.
De même, il y a une dizaine d’années, le seul ophtalmologue (excellent par ailleurs) du ­canton de FR maîtrisant les dernières techniques opératoires de cataracte, bénéficiait du revenu net de... 15 pédiatres!
Voilà bien la preuve de la perversité du TARMED, axé sur la maximalisation des actes techniques au détriment du temps consacré au patient.
Les revenus bruts publiés par la FMH ne donnent que des moyennes. Ces moyennes ne disent rien de la réalité économique (pouvoir d’achat) de chaque médecin, tant les déductions des charges peuvent être différentes entre nous, et tant les actes peuvent être cumulés à l’extrême.
Ce sont bien les revenus trop bas (pédiatres) et ceux qui sont trop élevés (certains opérateurs) qui créent les disparités et finalement, le ­scandale auprès du public.
C’était, et c’est toujours ce que je cherche ­simplement à démontrer depuis 30 ans, avec l’espoir que cette situation injuste change pour nos successeurs.
Bien confraternellement à tous et à toutes.