Transports publics: Ponce Pilate… le retour?

Briefe / Mitteilungen
Ausgabe
2020/2324
DOI:
https://doi.org/10.4414/saez.2020.18981
Schweiz Ärzteztg. 2020;101(2324):749

Publiziert am 03.06.2020

Transports publics: 
Ponce Pilate… le retour?

Mais non, il n’est jamais parti… et continue de se laver les mains (smile!). Les restaurateurs ET les transports publics sont sous le régime de l’autorisation officielle, certains pas subventionnés, les autres oui. Autorisation délivrée sur la base d’un cahier des charges, du respect des normes de sécurité, etc. Donc apparemment il ne devrait pas trop y avoir de différence dans l’attitude à leur égard, et ils sont reconnus comme nécessaires à la vie sociale et professionnelle. Les transports étaient bondés jusqu’il n’y a pas longtemps, faisaient l’objet de nombreuses critiques en partie justifiées, et occupent une place indéboulonnable pour l’activité des pendulaires et employés de la même agglomération, qui sont de fait des populations captives! On oblige les restaurateurs à maintenir une distance de 2 mètres entre les tables, sinon couic, mais pas dans les transports, pourtant subventionnés!
Mais les transports en commun ne peuvent assurer le service dans le respect des normes sanitaires actuelles, les fameux 2 mètres sous peine, comme les premiers, de diminuer leur capacité de 50% (vérifiez vous-mêmes). Alors on tergiverse sur «la responsabilité personnelle», le «prenez le bus suivant» qui sera tout aussi chargé que celui-là, etc. On a tout de même autorisé «le port du masque est fortement conseillé si vous ne pouvez pas garder la distance de sécurité», bien évidemment, puisque l’on ne peut pas sortir si quelques person­nes de trop s’y introduisent! Donc on a réponse à tout, même si l’on est incapable d’assu­rer la sécurité normale en ces temps. Impératif purement commercial.
Comme les gens ne sont pas bêtes, on distribue gracieusement des masques à l’entrée (pour combien de temps!) plutôt que de prendre la décision qui s’impose et que les pays qui nous environnent ont bien compris. Il y a même l’astuce commerciale: on vous prolonge votre futur abonnement de 15 jours (pourquoi 15?!?) si vous avez un abonnement valable jusqu’au 9 mai. Mais qui va prolonger pour un service inadéquat pas sécurisé, ou incapable de vous assurer d’arriver à temps!
Les gens reprendront leur vélo, ou leur voiture (comme avant), comme on le constate. La logi­que imposerait simplement que tous portent le masque pour une sécurité maximale, le 20% des porteurs du virus ne le sachant pas!