Lutter contre les articles scientifiques falsifiés

Briefe / Mitteilungen
Ausgabe
2020/3132
DOI:
https://doi.org/10.4414/saez.2020.19027
Schweiz Ärzteztg. 2020;101(3132):934

Publiziert am 28.07.2020

Lutter contre les articles scientifiques falsifiés

La pratique responsable de la recherche constitue la condition de base indispensable à toute activité scientifique [1]. Les variétés principales du comportement incorrect dans le contexte scientifique (CICS), alias «scientific misconduct», sont bien connues: la fabrication et la falsification, le plagiat et les citations fausses. En outre, il y a beaucoup de sous-types et plus petits manquements: une sélection partielle de données, mise au rebut de données qui ne supportent pas la conception, citation sélective, publications sans l’approbation du texte par tous les co-auteurs, violation des règles de la polémique, etc. Un facteur ­important contribuant au CICS est un conflit d’intérêts caché. Il est devenu pratique courante de ne pas tenir compte de la critique ­publiée [2]. Le CICS ne doit pas être exagéré car il peut jeter la suspicion sur la médecine et la science en général. Autant que raisonnablement possible, les enquêtes doivent être effectuées à l’intérieur des institutions sans publicité excessive. Chaque nouveau cas de CICS doit être examiné. Cependant, dans certaines régions comme l’ex-URSS, où les manquements sont assez répandus, le puritanisme extrême serait plus destructif que constructif. Dans ces circonstances, l’autocritique avec la rétraction des publications peu fiables devrait être encouragée [3]. Toutefois, il ne suffit pas d’espérer que les publications fiables fussent confirmées tandis que les falsifications tomberaient dans l’oubli. Les articles scientifiques fabriqués sont la cause de pertes de temps et d’argent. Des concepts spéculatifs peuvent ­entraîner des expérimentations inutiles et l’application de méthodes invasives sans indications suffisantes [3, 4]. Les lanceurs d’alerte (whistleblowers) doivent être protégés contre les représailles [1, 5]. La science, comme la démocratie, ne peut avancer que par la confrontation des opinions [6]. En Russie, il y a la Commis­sion supérieure d’Attestation, connue sous le nom de VAK, dont l’objectif est le maintien du niveau de la recherche. La VAK confère ou approuve tous les titres universitaires. Néanmoins, il arrive que des thèses (disser­tations) contiennent des données fabriquées, des statistiques manipulées – détectables – ou des citations fausses [3, 5]. Manquant de temps pour écrire leurs thèses, certains fonctionnaires les commandent auprès de gens d’affaires offrant de tels services. En conclusion, la qualité de la ­recherche et les conflits d’intérêts cachés doivent être pris en considération pour pouvoir décider quelles études doivent être incluses dans des revues et méta-analyses.