Que cachent les caisses-maladie ?

Briefe / Mitteilungen
Ausgabe
2020/5152
DOI:
https://doi.org/10.4414/saez.2020.19465
Schweiz Ärzteztg. 2020;101(5152):1738

Publiziert am 15.12.2020

Que cachent les caisses-maladie?

Depuis plus de 30 ans, les caisses-maladie utilisent les mêmes arguments pour justifier l’augmentation des cotisations de l’assurance de base. Dans tous le débats, elles prétendent que l’augmentation des primes est le reflet de l’augmentation des coûts de la santé et que la totalité des primes est utilisée pour rembourser des soins. Or, dernièrement, Assura a fait parvenir à ses assurés une brochure où l’on décrit la répartition de 100 francs de cotisations.
On y apprend qu’en réalité sur 100 francs de prime, 65.50 francs servent à rembourser des soins, 30 francs vont à la «solidarité entre assureurs-maladie», 4.30 francs iraient aux frais administratifs et... 0.20 franc serait utilisé comme contribution aux réserves! Donc, depuis des années, les caisses prétendent que toutes les cotisations servent à rembourser des soins! Mais que nous cachent-elles encore? Il est impossible de croire que leurs frais administratifs ne représentent que 4,3% des sommes encaissées, sachant que les assurances privées ne s’en sortent pas en-dessous de 25% de frais administratifs! Quant au 0,2% prélevé pour leurs réserves, ce n’est pas crédible, sachant les sommes astronomiques que représentent leurs réserves.
La pandémie actuelle et ses conséquences financières sur l’activité médicale, tant ambulatoire que stationnaire, prouve que ce n’est pas l’augmentation des coûts de la santé qui est responsable de l’augmentation des primes.
L’activité médicale s’est pratiquement arrêtée lors de la première vague de la pandémie à cause des mesures que la Confédération a prises en interdisant l’activité ambulatoire et les opérations. A-t-on vu une diminution des primes pour autant? Non. Les caisses prétendent que les coûts sont restés les mêmes que l’an passé! Et qu’elles ne viennent pas prétendre que c’est à cause de la pandémie car l’essentiel des coûts à cette période est dû aux hospitalisations et aux soins intensifs: les caisses n’assument que 45% des coûts hospitaliers, le reste est à la charge de l’Etat. Malgré cela, elles continuent à encaisser la totalité des primes avec la complicité de l’OFSP et du Conseil fédéral. Le ministre de la Santé Alain Berset devrait finalement se rendre compte que ce que lui répètent depuis des années les représentants des caisses-maladie et de l’OFSP sont des fantaisies. Il devrait en tirer les consé­quences et prendre des mesures contre les caisses-maladie plutôt que de leur donner le pouvoir absolu par des propositions qui suppriment le libre choix du médecin et qui leur permettraient d’arriver à ce qu’elles projettent depuis des années malgré plusieurs votations populaires: la suppression de l’obli­gation de contracter.