Politique des drogues: un sujet permanent

Briefe / Mitteilungen
Ausgabe
2022/35
DOI:
https://doi.org/10.4414/saez.2022.21014
Schweiz Ärzteztg. 2022;103(35):1094

Publiziert am 30.08.2022

Politique des drogues: un sujet permanent

«It’s time for a new international convention that accepts that the war on drugs has failed» («Le temps est venu pour une nouvelle convention internationale qui accepte que la ‘Guerre à la drogue’ a échoué») (magazine Time du 22 août 2022, p. 8). Ce n’est pas affirmé par n’importe qui, mais bien par le nouveau président de la Colombie, Gustavo Petro, dont le pays est au centre de la problématique. ­Parlant donc d’une réalité qu’il vit, les méfaits multiples, depuis des décennies, de cette guerre mise en route en particulier par les Etats-Unis du président Nixon.
Si juste. En réalité, pratiquement tous les ­responsables concernés sont conscients de cet échec, mais il est si difficile de revenir clairement, explicitement, sur plus d’un demi-siècle de dogmatisme et d’obnubilation.
Chez nous, les professionnels et les institutions demandent de longue date qu’on en vienne à des attitudes basées sur les faits. Considérant l’ensemble des produits psychotropes potentiellement nuisibles à la santé de la même manière, en fonction de critères comparables.
Et qu’on laisse à l’Histoire les rêves du genre «Just say NO – Dites simplement Non à la drogue», dont les faits tels que nous les avons vécus ont démontré l’inefficacité, voire le ­caractère contre-productif, en passant aux jeunes notamment des messages qui suscitent la confusion. Ce ne sont pas les injonctions, le cas échéant punitives, qui vont ­améliorer la situation, mais le dialogue et des explications objectives – et l’existence de centres de conseil et de prise en charge appropriés, bien sûr.
Au plan international, forte notamment de son expérience à la tête du Département fé­déral de l’intérieur et donc de l’Office fédéral de la santé publique, Ruth Dreifuss s’engage depuis des années pour une approche équilibrée, dans le cadre de la Commission globale en matière de drogues qu’elle a présidée. Le travail de cette commission a déjà fait bouger les lignes, mais on reste loin du but qu’une nouvelle approche soit adoptée rapidement par les instances internationales concernées.