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Hitzewellen – Wie gut sind Spitäler vorbereitet?
Changement climatique Durant les épisodes de forte chaleur, les personnes âgées sont les plus vulnérables. Afin d’éviter les tensions dans les services de gériatrie, des études récentes recommandent de mettre en œuvre et d’étendre les stratégies appropriées.
En 2022, la canicule a d’abord touché les plus de 65 ans, dans presque 90% des cas. La population urbaine est particulièrement frappée par la chaleur, surtout dans les cantons de Genève, Vaud, Bâle-Ville et Zurich. C’est ce qui ressort d’une étude parue cet été, menée par l’Université de Berne et dirigée par l’épidémiologiste Ana Maria Vicedo-Cabrera, du Centre Oeschger pour la recherche climatique et de l’Institut de Médecine Sociale et Préventive [1]. Rejoignant d’autres recherches scientifiques récentes basées sur les taux de mortalité liée à la canicule de 2022 – cause d’environ 70 000 morts supplémentaires en Europe –, les auteurs avertissent que les phénomènes de canicule vont s’amplifier ces prochaines décennies.
Comment réagir? Comme ailleurs en Suisse romande et au Tessin, le canton de Vaud a mis en place un «plan cantonal de prévention et d’intervention sanitaire en cas de canicule», depuis 2009. Par la coordination et l’information des responsables des divers services de l’administration et des professionnels de la santé, il vise la prévention et entend également éviter la surcharge du système sanitaire. Monitoring, mesures thérapeutiques et proposition de visites à domicile complètent ce dispositif, actualisé en 2018 [2].
Extension des mesures
Les cibles principales restent les 70 ans et plus, plus sensibles «pour des raisons physiologiques, entre autres: diminution de la sensation de soif, diminution de la capacité du corps à réguler la température par la transpiration, polymédication», rappelle Wanda Bosshard Taroni, médecin adjointe au service de gériatrie et de réadaptation gériatrique au CHUV. Qu’est-ce qui a changé? D’abord, l’extension des dispositifs: «Dans notre service, une procédure canicule est déclenchée même avant que l’alerte soit donnée de façon officielle, pour pouvoir anticiper les problèmes», souligne-t-elle.
Ensuite, la cadence imposée: relevés de températures dans les unités, dès le mois de juin, puis trois fois par jour dans les locaux par l’équipe soignante; climatiseurs dans les chambres des patients à risque, en plus des salles communes; tournées supplémentaires plusieurs fois par jour pour proposer une réhydratation et mise à disposition de boissons isotoniques; suivi des apports et bilan hydriques auprès de chaque patient font partie des mesures mobilisant toujours plus le personnel. «Une surveillance fréquente des paramètres vitaux est prescrite et une revue médicamenteuse quotidienne est assurée, avec mise en suspens et arrêt si nécessaire des traitements diurétiques, hypotenseurs, psychotropes en priorité», explique Wanda Bosshard Taroni.
Changer les habitudes
Réduire les îlots de chaleur, aérer les locaux la nuit, aménager des zones d’ombre et planter des arbres font aussi partie des solutions que recommande François Herrmann, médecin adjoint au service de réadaptation et gériatrie aux HUG et coauteur d’une étude sur la mortalité due à la canicule de 2022 dans les pays d’Europe [3]. Il ajoute que l’accentuation de ces vagues de chaleur a amené d’autres enjeux urgents, comme le développement de systèmes frigorifiques pour stocker et conserver les médicaments. À l’avenir, il faudra changer nos habitudes, en s’inspirant par exemple des pays du Sud: porter des vêtements plus légers et plus amples, modifier notre régime alimentaire avec des repas plus frais et digestes, par exemple des soupes froides.
Pour Mallory Moret Bochatay, médecin-cheffe coresponsable du service de médecine interne et des soins intensifs à Nyon (Groupement hospitalier de l’ouest lémanique), l’ouverture d’un nouveau bâtiment entièrement climatisé représente un soulagement dans l’immédiat. Ses inquiétudes: la nette hausse des arrivées à l’hôpital, la mobilisation des équipes de soins qui en résulte, mais aussi «ce que deviennent ces personnes vulnérables, une fois de retour et seules chez elles: il faudrait renforcer les liens de solidarité et de voisinage, assurer des visites à domicile».


© Satjawat Boontanataweepol / Dreamstime
Références
1 Ana M. Vicedo-Cabrera, Evan de Schrijver, Dominik L. Schumacher, Martina S. Ragettli, Erich M. Fischer, Sonia I. Seneviratne: The footprint of human-induced climate change on heat-related deaths in the summer of 2022 in Switzerland. 4 juillet 2023, Environmental Research Letters. doi.org/10.1088/1748-9326/ace0d0
3 Ballester, J., Quijal-Zamorano, M., Méndez Turrubiates, R.F. et al. Heat-related mortality in Europe during the summer of 2022. Nat Med 29, 1857–1866 (2023). doi.org/10.1038/s41591-023-02419-z
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